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L'ENTRAINEMENT

Préparer le BRA

 Les victoires sur soi-même 

sont les seules dont chacun connaisse l'exacte difficulté.

 

Quelques explications :

Le Brevet de randonneur des Alpes est une épreuve de fond enchaînant classiquement 5 cols mythiques des Alpes françaises. (  257 Km et 4647 mètres de dénivelé positif ). 

( plus de détails

C'est donc pour les meilleurs cyclosportifs 8 à 12 heures de route et pour les cyclotouristes jusqu'à 18 heures de selle. Il est préférable de savoir dans quelle cours on va jouer avant de partir ...

Citation de  Marcel PAGNOL

Bien que non obligatoire, un examen médical s'impose en début de saison. 

Une épreuve d'effort maximale pour les hommes de plus de 40 ans (50 ans pour les femmes) est conseillée si cette exploration n'a jamais été prescrite auparavant. 

D'un point de vue énergétique

Le cyclotourisme appartient aux sports les plus gourmands. Si une allure de promenade sur terrain plat et sans vent consomme 200 calories par heure, une montée de col (et là, il y en a cinq dans le BRA) réclame parfois jusqu'à 800 calories par heure. On peut dépenser jusqu'à 6000 calories dans la journée, deux à trois  fois plus qu'en période d'entraînement.   ( par commodité on parle généralement de calories alors qu'il s'agit en fait de kilocalories : kcal ).

D'un point de vue biologique,

les épreuves de fond nécessitent un entraînement destiné à économiser le carburant musculaire le plus sensible, à savoir les sucres : le glycogène (forme de stockage) qui se décompose en glucose directement utilisé par les cellules musculaires. C'est, en effet, l'épuisement des stocks de glycogène musculaire qui est directement responsable de l'épuisement tout court.

Une préparation bien menée doit atteindre deux objectifs :

  • Faire le plein de glycogène musculaire avant le départ. (Le régime hyperglucidique)

  • Utiliser les graisses pour fournir de l'énergie au cours de la randonnée de manière à économiser le glycogène. C'est le but de l'entraînement mais également de la gestion de l'effort pendant l'épreuve.

Les graisses directement utilisables par le muscle à la place du sucre sont les acides gras provenant de la dégradation des triglycérides de stockage. Pour le même poids (la graisse est plus légère que l'eau), les graisses produisent 4 fois plus d'énergie, c'est un carburant léger, économique et puissant.

Les réserves de triglycérides sont toujours suffisantes même chez les sujets maigres qui possèdent toujours assez de graisse à l'intérieur de l'abdomen et sous la peau ...

Ce qui va faire la différence entre un bon cyclotouriste et un petit promeneur, c'est la capacité à extraire les acides gras de ses réserves, de pouvoir les utiliser rapidement et de les brûler à la place des sucres dés le premier quart d'heure et pendant presque toute la durée de la randonnée. Ici, l'entraînement prend toute sa valeur.

Par contre la mobilisation des acides gras est inhibée par l'augmentation de l'acide lactique dans le sang d'où l'importance de maîtriser la production de ce déchet de l'effort grâce à  un exercice de très longue durée en dessous de la zone transitionnelle (apparition et  augmentation de l'essoufflement)  avec faible variation d'allure.

En pratique :

il vous faut retenir que la préparation d'une épreuve telle que le BRA, nécessite avant tout de rouler pendant plus de trois heures 2 à 3 fois par semaine, à allure régulière, en roulant à la limite de l'essoufflement, signe du début de la production d'acide lactique par vos muscles.

Ne tentez pas un régime pour perdre du poids pendant cette période, c'était avant qu'il fallait y songer. 

Par contre limitez l'apport en corps gras, ils n'amélioreront pas votre endurance; les acides gras qu'utilisent vos cellules musculaires proviennent en grande partie des féculents stockés sous forme de graisse. 

Mangez des laitages écrémés, du poisson ( en particulier sardine, maquereau, hareng, saumon, thon) et deux à trois oeufs par semaine plutôt que de la viande rouge et des plats en sauce. 

Il faut que votre organisme prenne l'habitude de puiser dans ses réserves de triglycérides pour avancer. 

Buvez au moins un litre et demi d'eau par jour en dehors de repas. (30 minutes avant ou 2 heures après pour ne pas diluer les sucs digestifs)

(voir "l'alimentation de tous les jours")

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Pour des sorties un peu plus longues en cours de saison (après 1500 à 2000 Km) mangez plus de féculents avec les légumes verts pendant les trois jours qui précèdent et adonnez vous à la classique "pasta partie" de la veille et l'avant veille, c'est largement suffisant.

 Le régime hyperglucidique plus strict est à réserver pour la semaine qui précèdera le brevet tant convoité.

Le volume d'entraînement :

Il est classique de dire que 3000 Km parcourus par étapes successives de 70, puis 100 puis 150 et 200 Km constituent une préparation correcte en début de saison. On commencera, bien sûr, par 800 à 1000 Km effectués sur le plat et faux plat avant de monter les cols du plus facile au plus dur. Les dernières sorties permettront de tester votre endurance, votre adaptation en cherchant à monter deux cols difficiles dans la journée sur 200 Km. 

Vous l'avez compris, ce n'est pas le nombre de kilomètres qui compte mais bien le temps que vous avez passé sur la selle à un niveau de travail musculaire suffisant : 

Plus de trois heures 2 à 3 fois par semaine, à allure régulière, en roulant à la limite de l'essoufflement.

Que vous en avez de la chance !

Un minimum de prudence

La montagne se caractérise, en dehors de sa verticalité, par une douzaine de paramètres qui en font un milieu unique où l'homme ne vit que grâce à une adaptation constante. 

Les paramètres potentiellement dangereux

La baisse de pression atmosphérique et donc de la pression partielle en oxygène, à l'origine de tous les maux d'altitude :

De 100 % au niveau de la mer, elle passe à 78 % à 2000 m d'altitude (Alpes d'Huez, Sarennes, Col de la Croix de Fer, Lautaret) et 70 % au col du Galibier, (2645 mètres d'altitude) ce qui explique bien des défaillances et bien des essoufflements à l'approche des sommets. Donc allure raisonnable, modeste braquet...

Le danger existe pour les coronaires, alors pas d'imprudence et n'hésitez pas, si vous souffrez, à appeler les secours , ils sont là pour ça. 

La baisse de la température de 1° par 150 mètres ou encore 6° par 1000 mètres :

Ce qui signifie pour 20° à Bourg d'Oisans, (719m) 11° à l'Alpes d'Huez et 7° au col du Galibier s'il n'y a pas de vent, ce qui est exceptionnel. 

Car tout bascule s'il souffle : il augmente le refroidissement de façon significative dés qu'il atteint 7 Km / h, ce qui correspond à la vitesse d'un homme au pas. Alors vous qui êtes en vélo et en descente ... à 40 Km /h ou plus, de 7° on passe largement en dessous de 0°.

Les variations météorologiques brutales :

Les anciens du club CTG vous dirons que le BRA  a du être annulé lorsqu'il neigeait au Galibier, en plein mois de juillet. 

N'oubliez pas la petite laine, les chaussettes, gants et bonnet, on ne sait jamais...

Il n'y a pas eu de foudroyé au cours du BRA, mais sachez que la foudre tue 30 personnes par an en montagne, dans notre pays.

La baisse du degré hygrométrique et la chaleur :

L'été, quand il ne neige pas au Galibier (c'est une boutade) , il peut par contre faire très chaud. L'humidité diminue avec l'altitude encore plus vite que la température et cela ne saurait tuer si l'on s'hydrate. L'erreur serait d'attendre la soif. (Voir l'hydratation)

Le rayonnement ultra violet :

Il est multiplié par deux entre 3000 et 4000 m et vous verrez certainement de la neige sur les bords de route au Galibier. 

De bonnes lunettes de soleil vous protègeront de l'uvéite, des éblouissements, poussières et autre insecte... 

Un paramètre non dangereux

L'électricité atmosphérique :

Les variations de champs électriques et la présence des ions négatifs expliquent la sensation de bien-être qu'on éprouve en montagne. 

L'altitude est le royaume des espaces infinis, de l'épanouissement sensoriel et à ce titre le meilleur remède contre le stress.

La montagne souffle donc le chaud et le froid, le soleil réchauffe un coté du visage pendant que la bise mord de l'autre coté...

La gestion de l'effort

Un état de fatigue sanctionne systématiquement ceux qui montent avec des développements mal adaptés. (Même si les professionnels passent partout ou presque avec un 42 x 24...) 

N'hésitez pas à mettre votre plus petit braquet dés le premier col si le pourcentage l'exige. La montée de l'Alpes d'Huez ou la rampe des Commères après Bourg d'Oisans vous rappelleront le proverbe cyclo :"On a toujours besoin de plus petit qu'on a".

Chez nous, les braquets de l'ordre du "tour de roue" (26 x 26 ou 28 x 28 ) n'ont rien de ridicule et les cyclistes redevenus piétons dans les derniers cols se recrutent essentiellement chez les adeptes du double plateau.

Ne craignez pas d'être lent, craignez seulement d'être à l'arrêt.

Arrêtez vous aux ravitaillements, mangez et buvez tout le long du parcours.

Soyez prudents et bonne route !

En juin,

 ce sera presque une promenade de santé

et vous ne penserez plus qu'au paysage.

Tout le monde savait que c'était impossible.

Il est venu un imbécile qui ne le savait pas et qui l'a fait !

Marcel PAGNOL

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