Et si nous parlions de quelque chose qui devrait -
c’est le cas de le dire - nous tenir à cœur !...
Un petit émetteur sur la poitrine, un petit cadran
sur le guidon, et nous voilà équipés d’un « cardio » qui
nous délivre en continu notre fréquence cardiaque (notre pouls) et sa
variation en fonction de nos efforts.
Pourquoi faire ?
Outre la surveillance d’un seuil à ne pas dépasser
pour certains déficients cardiaques et les autorisant ainsi à pratiquer
sans risque un sport très bénéfique pour leur santé, cet appareil peut
nous permettre de :
De
repérer nos propres plages d’effort « aérobie » et « anaérobie »,
et de les exploiter pour gérer agréablement une randonnée ou gravir un
col sans avoir les jambes en « coton » en arrivant au sommet.
De
nous entraîner efficacement en jouant entre les plages « endurance »
et « puissance ».
Mais
aussi, d’accompagner une personne ou un groupe en gérant leur vitesse, et
donc leur effort, à partir de notre propre fréquence cardiaque, leur évitant
ainsi décrochages et défaillances.
1.
RAPPELS : LES PLAGES D’EFFORT ET LEUR EXPLOITATION
Essayons de faire simple. Nous noterons :
Frepos = Fréquence cardiaque (ou pouls) au repos.
Exemple : Frepos = 60.
Voisine
de 70 pulsations par minute pour une personne sédentaire, elle peut baisser
aux environs de 60 et même moins, avec l’entraînement. A l’effort, la
fréquence augmente.
Fmaxi = Fréquence cardiaque maximum à l’effort.
Exemple : Fmaxi = 180.
Pour le sédentaire
elle se situe aux environs de « 220
- âge », soit 170 pulsations par minute pour une personne de 50
ans. Pour un sportif, à âge égal, ce maximum est en général supérieur
de 10 à 20 pulsations, soit 180 à 190 pour notre exemple. Mais l’idéal
est de déterminer ou de redéterminer, régulièrement et pour chacun de
nous, cette Fmaxi (variable
d’un individu à l’autre et variant dans le temps), soit à l’occasion
d’un dernier sprint en haut d’une côte, soit, plus prudemment et plus sérieusement,
à l’occasion d’un test à l’effort à pratiquer chez un médecin du
sport (test d’ailleurs fortement recommandé pour les plus de 50 ans, car
permettant de déceler d’éventuelles anomalies).
Cette Fmaxi
est très importante car c’est à partir d’elle que nous pourrons déterminer
nos plages d’effort en aérobie
(oxygène respiré suffisant) ou en anaérobie
(manque d’oxygène), et les divers seuils délimitant ces zones.
On en déduira
les zones d’échauffement, d’endurance
et de puissance avec
lesquelles nous composerons.
Nous
ajouterons (formules issues de mesures expérimentales et que nous
admettrons) :
Faérobie = 0,70 x
Fmaxi
= Fréquence au seuil aérobie.
Exemple : Faérobie = 0,70 x 180 = 126
Fana 1 =
0,85 x
Fmaxi
= Fréquence au seuil anaérobie lactique.
Exemple : Fana 1
= 0,85 x 180 = 153
Fana 2 =
0,95 x
Fmaxi
= Fréquence au seuil anaérobie alactique
Exemple : Fana 2
= 0,95 x 180 = 171
Si nous reportons ces valeurs sur un diagramme tel celui de la page
suivante, nous aurons :
Entre « Frepos
et Faérobie », soit, dans l’exemple, entre 60 et 126
pulsations par minutes :
Zone d’échauffement. On n’attaque pas les réserves. On peut pédaler longtemps. Mais on
ne perdra pas un seul gramme de gras, et si on reste toujours dans cette
zone, les progrès seront faibles.
Entre « Faérobie
et Fana 1 », soit, dans l’exemple, entre 126 et 153
pulsations par minutes :
Zone d’endurance. Aux environs de 140 pulsations, l’effort pourra être soutenu
pendant plusieurs heures. Les réserves s’épuisent lentement. On commence
à brûler les graisses superflues. La dette en oxygène s’installe peu à
peu, mais on n’aura pas de défaillance brutale. On va faire des progrès…
Entre « Fana 1
et Fana 2 », soit, dans l’exemple, entre 153 et 171
pulsations par minutes :
Zone de puissance. On puise dans les réserves. La dette en oxygène s’est installée.
On ne peut forcer ainsi que pendant 5 à 30 minutes, et ce sera l’épuisement
si on ne revient pas rapidement dans les zones précédentes. Mais c’est
en entrant de courts instants dans cette zone (instants séparés par des périodes
de repos en zone d’échauffement), que nous améliorerons considérablement
nos possibilités.
Entre « Fana 2
et Fmaxi », soit, dans l’exemple, entre 171 et 180
pulsations par minutes :
Zone d’effort supramaximal. C’est le sprint final ne devant durer qu’une
dizaine de secondes.
Bien entendu, il n’y a pas de barrières franches
entre les 4 zones, sauf aux environs de Fana
1 (153 pulsations) où
la conversation en roulant deviendra totalement impossible. C’est là une
façon pratique de repérer Fana
1.
Alors en définitive, pour nous, cyclotouristes, nos
sorties et nos randonnées deviendront faciles à gérer si nous possédons
un cardio-fréquence-mètre et si nous avons calculé nos propres Fmaxi
, Faérobie , Fana 1 , Fana 2 :
Au départ de toute sortie ou randonnée, nous roulerons durant 20 à 30
minutes dans la zone d’échauffement (60 à 126 pulsations/mn dans
l’exemple précédent).
Puis, nous roulerons dans la zone d’endurance pendant les randonnées
et dans les cols (126 à 153 pulsations dans l’exemple précédent).
A l’entraînement (une fois par semaine par exemple et après 30 mn
d’échauffement), nous ferons 3 à 5 incursions de 3 à 5 mn dans la zone
de puissance (entre 153 à 171 pulsations dans l’exemple), incursions séparées
par une période de récupération de 2 à 3 mn destinée à redescendre le
pouls à 90/100 pulsations/mn. La sortie se terminera par une récupération
de 15 mn en dessous de
Faérobie
2.
ACCOMPAGNER AVEC UN CARDIOFREQUENCEMETRE
Et voici une super application de notre « cardio ».
Ce n’est pas toujours évident d’accompagner un
groupe, ou d’en être le capitaine de route, surtout lorsqu’on veut éviter
tout décrochage de l’un des membres et que l’on a le souci de garder le
groupe compact.
Le compteur de vitesse peut aider à la régulation
et à la modération des efforts, mais son indication ne collera pas à la
route et au vent, comme peut le faire un cardio-fréquence-mètre au travers
de notre propre personne !
Ainsi, muni de notre « cardio », lorsque
nous accompagnerons une personne ou un groupe d’adultes ou d’enfants,
observons celui qui est à la peine et à la limite de décrocher en montant
une côte. Il est sûrement dans la situation de l’accompagné
du diagramme ci-dessous, au point 'A’,
donc depuis longtemps en zone « puissance »...
Jetons alors un œil sur notre cardio : s’il marque 135 par exemple
(point A), ralentir pour qu’il
redescende à 125 (point B) ou même
moins et observer. Si l’accompagné va mieux, c’est qu’il est
redescendu en B’, en zone « endurance ». Repasser alors devant, mais en aucun cas,
ne plus dépasser ces 125 pulsations. Nous serons surpris du résultat dans
les côtes, mais aussi sur le plat : tout le monde suivra tant que nous
resterons en dessous de 125. En fait, nous roulerons à fréquence
constante, sans nous soucier de la vitesse, et en étant assuré de
maintenir tout le groupe (ou l’accompagné) en zone « endurance »...
D’ailleurs, la moyenne kilométrique a des chances d’augmenter, car si
nous ralentissons dans les côtes, sur le plat en revanche, à cette même
fréquence, nous serons peut être surpris de rouler plus vite que prévu !
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Ci-dessus, les courbes à
l’effort des fréquences cardiaques de 2 cyclistes roulant ensemble et
ayant tous deux (pour simplifier le dessin) la même fréquence au repos (Frepos)
et la même fréquence maximum (Fmaxi).
L’un
est « accompagnant »
et entraîné, l’autre est « accompagné »,
moins entraîné ou de sexe opposé, par exemple. D’où le décalage
vertical des courbes pour la même allure au gré des difficultés.
L’accompagné est resté un long moment en zone puissance... En A’, la défaillance
était proche et il était temps de ralentir !...
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le document :
Le cardiofréquencemètre.pdf
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