Définitions :
L’effort
sportif prolongé
Effort
dont la durée est supérieure à 30 minutes
et peut se prolonger plus de 3 heures.
Pour
une intensité comprise entre 65%
et 80 % de la consommation maximale d’oxygène.
En
clair, c’est un effort modéré à
moyen, permettant de parler au cours de son exécution.
Grossièrement,
la
consommation maximale d’oxygène, (VO2 MAX), correspond à la
quantité d’oxygène utile pour effectuer un effort au cours duquel la fréquence
cardiaque atteint le chiffre donné par la formule :
soit
pour un homme de 50 ans : 220
– 50 = 170 pulsations par minutes.
Pour
cet homme, l’effort modéré dont il est question ici, permet
d’atteindre une fréquence cardiaque
de
65 % à 80 % du chiffre donné par la formule ci-dessus, soit :
65%
de 170 égale 110
pulsations / mn
80%
de 170 égale 136
pulsations / mn.

Pour
un effort modéré et prolongé, les
facteurs limitant sont essentiellement :
Le
manque de « carburant »,
c’est à dire le sucre sous
forme de glucose.
Le
manque de fluide de refroidissement
dans lequel le sucre est dissout, c’est à dire l’eau.
La
température
de la machine qui le consomme, c’est à dire le muscle,
et ce qui l’entoure, c’est à dire le corps.
En clair, le
muscle « surchauffe » d’autant plus qu’ il est déshydraté
et ne peut fonctionner avec du sucre en poudre.
Il
est utile de se rappeler que seulement le quart de l’énergie chimique est
transformée en énergie mécanique par le muscle au cours de l’effort, et
que le reste (les trois quarts) part en fumée…, pardon, en chaleur,
qu’il faut éliminer.
Seule,
l’eau, contenue dans le sang et la lymphe, permet le refroidissement de la
machine en transportant les calories produites dans le muscle vers la
surface du corps où elles sont éliminées par la transpiration et son
évaporation.
En
conséquence, ce sont les boissons
qui, à elles seules, vont devoir subvenir aux besoins de l’organisme dans
ce type d’effort.
Mais
les boissons que nous buvons
descendent dans l’estomac qui n’est qu’une poche.
Or,
pour pouvoir « profiter » de ce que nous avons bu, il faut que
les liquides atteignent l’intestin et donc quittent l’estomac.
Mais
celui-ci ne se vide pas régulièrement, cela dépend :
·
du
volume des liquides dans l’estomac
·
de
leur concentration
·
de
leur température
·
de
l’intensité de l’effort pendant lequel nous buvons
Pour
un effort ne dépassant pas 70 % de VO2Max, soit 115 pulsations / mn pour
notre homme de 50 ans (ce qui est un effort très modéré), seulement la
moitié des liquides bus sont évacués de l’estomac vers les intestins
…et si l’effort atteint 80 % de VO2Max, soit 136 pulsations / mn,
seulement le huitième des liquides bus sont évacués.
Enfin,
lors d’un effort intense à 100 % de VO2Max, soit 170 pulsations / mn pour
notre homme, il n’y plus de vidange et tous les liquides restent dans
l’estomac.
En
conclusion, par temps chaud, il faut boire 400 à 500 ml toutes les demi
heures, les professionnels le font sans réduire leurs performances, c’est
une question d’habitude.
-
En pratique, la stratégie pour maintenir la glycémie est la suivante :
·
150 à
250
ml d’une
solution de glucides rapides (4 à 6 gorgées)
·
toutes
les 15 à 20 minutes, dès le départ de
l’épreuve, ou lors de l’échauffement.
·
solution
à une concentration de 50
g de glucose / litre
·
à
une température de 10
à 15 ° .
Pendant
l’effort
Ne
pas prendre de fructose
Privilégier le glucose, (vendu en pharmacie)
50
g par litre d’eau
et 50 g par heure
(soit 1 litre à 5 % par heure par temps chaud)
il est, en
pratique, difficile de boire plus de 1 litre et demi à l’heure, maximum
de vidange gastrique.
Les boissons de l'effort
d'apport glucidique (BEAG) sont bien étudiées et adaptées. Leur
composition est régie par un décret.
Astuce:
Mesurer
le volume de votre bouchée d’eau (3 bouches pleines = 100 ml), et
n’oubliez pas de remplir les bidons.

Quelques
conseils
·
Dans
la demi heure qui précède le départ, seule l’eau est nécessaire, si
possible boire un demi litre.
Le
sucre ne sera utile qu’après le départ, manger une sucrerie dés l’échauffement
et boire dés le premier quart d’heure.
·
Il
ne faut pas attendre la soif, elle n’apparaît que lorsqu’on a perdu 2%
du poids du corps
(Soit
1,5 kg pour un sportif de 75 kg) et alors que le muscle a déjà sérieusement
perdu en puissance.
·
Un
bon moyen de savoir si vous avez assez bu au cours d’une épreuve :
Pesez
vous nu avant et après l’épreuve ; Si vous avez « maigri »,
ce ne peut être que par déshydratation. Il faudra boire une quantité de
liquide correspondant à 150% du poids que vous avez perdu :
(500
g perdus = 750 ml à boire).
Perdre
du poids en compétition est une faute grave de gestion de l’effort chez
les professionnels.
Lorsque
l’effort modéré se prolonge au delà de plusieurs heures (3 heures et
plus), le muscle utilise les réserves de sucre qu’il contient et brûle
des graisses.
C’est
un autre domaine de la diététique, celle de la préparation sportive aux
épreuves longues.
Ce
sera l’objet d’un autre sujet.
Article
rédigé le 14 mai 2001 pour le C.T.G.
Michel
COSTANTINI.
Références :
Dossiers
de l'A.E.M.E.D.

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